" Tels sont les tableaux qui se déroulent sur la longue étendue des eaux, à la vue des villas qui penchent suspendues à la crête des roches." (Ausone, Mosella)
Présentation
Même si l'Antiquité romaine fut une période rude et souvent implacable pour beaucoup d'êtres humains, nous ne pouvons nier que dans de nombreux domaines la civilisation romaine fut innovante et même fascinante. Si Rome a conquis nos terres à la force du glaive pour imposer ensuite son pouvoir sous la férule des légions et de son administration centralisée, elle nous a aussi légué sa culture et, pour ce qui nous intéresse dans ce blog, son savoir-faire en matière d'urbanisme, d'architecture et de construction. C'est précisément ce domaine des habitations romaines typiques des campagnes, les villae, que je vous invite à découvrir ensemble.
Pour
la plupart des archéologues, la mise au jour d'une mosaïque est
toujours un événement exceptionnel et passionnant. Mais,
si peu d'entre-elles sont parvenues intactes jusqu'à nous, certaines
sont cependant de véritables chefs-d'oeuvre de l'art antique.
Les
Grecs utilisaient déjà la mosaïque pour décorer leurs
habitations, mais ce sont les Romains qui l'ont certainement
sublimée.
Le
nom « mosaïque » s'écrivait en latin « musivum
opus » et provenait du mot grec « Movoa »
signifiant « muse ».
Si
la mosaïque était utilisée pour le pavement du sol et le
revêtement mural des habitations, elle servait aussi dans la
décoration des fontaines, des grottes et des nymphées. Son utilité
était autant décorative que fonctionnelle, puisqu'elle protégeait
les sols et les murs (surtout dans les thermes), tout en dévoilant
des décors monochromes, bichromes ou polychromes comportant des
motifs géométriques et ornementaux, des scènes de chasse, des
végétaux, des animaux et des scènes de la mythologie.
Historique :
C'est
au 8e siècle av. J.-C. que l'on voit apparaître les premières
mosaïques de galets en Asie Mineure. De petits galets noirs, blancs
et rouges d'un à deux centimètres étaient enfoncés verticalement
sur un lit de mortier. Le décor géométrique était parfois entouré
d'un fil de plomb pour accentuer le dessin.
Dès
le 6e siècle av. J.-C. la technique de la mosaïque de galets se
développera en Grèce. Et, au siècle suivant, les sujets figurés
feront leur apparition à Corinthe et en Sicile. Ce savoir faire se
répandra ensuite au 4e et 3e siècle av. J.-C. à Athènes, à
Erétrie, à Olynthe, à Olympie, à Pella, à Rhodes, à Sicyone et
en Egypte.
A
l'époque d'Alexandre le Grand, la mosaïque de galets atteindra son
apogée, notamment à Pella, capitale de la Macédoine.
On
verra ensuite apparaître une technique nouvelle, précurseur des
tesselles, dans laquelle des éclats de cailloux et de galets seront
utilisés.
La
mosaïque de tesselles apparaît au milieu du 3e siècle av. J.-C. Le
plus ancien pavement en tesselles ayant été découvert dans la
« maison de Ganymède » à
Morgantina, en Sicile.
Les
tesselles (tessellae) sont des petits cubes de pierres, de marbres,
de pâtes de verres et de terres cuites de couleurs différentes
taillés en série que l'on enfonce dans un lit de mortier, selon un
décor déterminé d'avance. La pose de ces tesselles requérait une
main d'oeuvre habile et expérimentée, car les gabarits des dessins
étaient tracés à même le mortier frais !
Un
radier de cailloux (stratumem) était recouvert d'une chape de béton
(rudus), sur laquelle un mortier de chaux et de débris de terre
cuite (nucleus) reposait.
Une
fois le décor dessiné, les tesselles étaient fixées au moyen d'un
lait de chaux.
Les
techniques :
L'opus
tessellatum, où de petits cubes de 1 à 2 cm de cotés étaient
utilisés pour former des motifs géométriques ou figurés,
bichromes ou polychromes.
L'opus
vermiculatum, où étaient utilisés des tesselles de petites
dimensions (quelques milimètres parfois) pour réaliser des motifs
figuratifs ou ornementaux et des dessins très fins. Le panneau en
opus vermiculatum pouvait être inséré dans un décor en opus
tessellatum, et portait alors le nom d'« emblema ».
L'opus
sectile, dans lequel étaient utilisés des fragments de pierres et
de verres colorés de tailles différentes.
Il
existait différents ateliers de mosaïstes aux quatre coins de
l'Empire, et il est parfois possible de reconnaître quel était le
groupe d'artisans ayant réalisé telle mosaïque ou telle autre.
Ces artisans étaient souvent amenés à se déplacer pour se rendre
chez le client et réaliser ainsi leur travail in situ.
En
Gaule, les ateliers les plus connus étaient installés à Lyon et à
Vienne en Isère. Mais, il y avait des ateliers dans presque toutes
les villes de l'Empire.
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