Présentation

Même si l'Antiquité romaine fut une période rude et souvent implacable pour beaucoup d'êtres humains, nous ne pouvons nier que dans de nombreux domaines la civilisation romaine fut innovante et même fascinante. Si Rome a conquis nos terres à la force du glaive pour imposer ensuite son pouvoir sous la férule des légions et de son administration centralisée, elle nous a aussi légué sa culture et, pour ce qui nous intéresse dans ce blog, son savoir-faire en matière d'urbanisme, d'architecture et de construction. C'est précisément ce domaine des habitations romaines typiques des campagnes, les villae, que je vous invite à découvrir ensemble.

mardi 10 avril 2018

Extraits de quelques auteurs de l'Antiquité (5)


Sans oublier Ausone :

D’origine bordelaise, le poète Ausone, qui vécut au IVe s. ap. J.-C., a tiré un long poème d’une descente de la Moselle qu’il effectua depuis Trèves jusqu’au Rhin. Il y décrit la rivière et ses rives, avec leurs superbes villas.
(Ausone, La Moselle, 320-344 ; texte établi et traduit par E.F. Corpet, Paris, 1972)

...[320] les superbes villas qui sont la parure de la rivière. L'une se dresse sur un massif de roche naturelle ; une autre est assise sur la pointe avancée du rivage; celle ci s'éloigne et attire à elle un repli du fleuve; celle là, occupant une colline qui domine de très haut le fleuve, [325] contemple sans obstacle et en souveraine les lieux cultivés et sauvages et, grâce à la richesse du coup d’œil, jouit de ces terres comme de son domaine. Une autre enfonce son humble pied dans les fraîches prairies mais les avantages naturels de la haute montagne sont compensés pour elle par l'élévation de son faîte qui s'élance menaçant dans les airs, [330] et par cette tour colossale qu'elle montre comme Pharos, sœur de Memphis. Cette autre a seule le privilège d’enfermer et de prendre le poisson que la rivière amène entre les cavités de ses rochers, dont les plateaux en jachère sont baignés de soleil. Une dernière repose sur un pic escarpé et n'entrevoit qu'à travers un brouillard le fleuve qui roule à ses pieds. [335] Que dirai-je de ces portiques semés sur de vertes prairies, de ces toits soutenus de colonnes sans nombre ? Et de ces bains qui fument sur la grève, quand Vulcain, aspiré par l'étuve brûlante, souffle et roule ses flammes dans les conduits cachés de la muraille [340] et accumule une vapeur enfermée dont la chaleur s'exhale au dehors ? J’ai vu des baigneurs, qu'une sueur abondante avait épuisés, dédaigner les froides eaux des cuves et des piscines, pour jouir des eaux courantes et, retrouvant bientôt leur vigueur dans le fleuve, frapper et refouler en nageant ses vagues rafraîchissantes.

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